Écuelles (MLO)

2018

Decrescendo des activités de la carrière Piketty

2018 EST UNE ANNÉE de transition pour l’entreprise Piketty. En effet, l’outil actuel de production est en cours de démantèlement et l’usine de production de filler (minerai à grain très fin) n’est plus propriété de Piketty.
Actuellement, il n’y a plus que deux employés dans l’entreprise et deux employés de sous-traitants sont en activité en permanence sur le site. Pour le moment l’entreprise s’adapte aux demandes du marché local. Ainsi, les opérations de forage, minage et concassage ne seront plus organisées de manière continue mais par campagnes avec des ateliers mobiles de concassage–criblage. Ce mode d’exploitation apportera une réduction importante des effets environnementaux. En voilà une bonne nouvelle! EBG infos n° 48 (décembre 2018)

2019

Usine de méthanisation à Écuelles : le « Oui mais » d’EBG

UN NOUVEAU PROJET baptisé Équimeth est en gestation (longue) à Écuelles : une usine de méthanisation qui produirait le gaz de ville pour 4 000 habitants. Les produits végétaux fermentent dans des grands silos, le gaz est commercialisé et le substrat viendrait enrichir les terres pauvres du Gâtinais. Une bonne idée au départ : produire du gaz avec des déchets végétaux, donc commencer enfin à se dégager des énergies fossiles, et promouvoir des énergies qui ne diffusent pas de gaz à effet de serre.
Les remarques cependant nombreuses sur ce projet viennent en ternir le doré.

Du plastique dans les champs ?
D’où viennent les végétaux ? Le fumier de cheval, qui a donné le nom au projet, est maintenant réduit à 8 % des entrants. Le reste se répartit entre déchets agricoles et déchets de l’industrie agroalimentaire et des cantines scolaires ou restaurants. L’utilisation de boues de stations d’épuration ou de déchets issus de Tri Mécano-Biologique (TMB), généralement pollués, est ainsi à proscrire.
Que contiendront les digestats ? Ils seront à l’image de ce qui rentrera dans l’usine. C’est là sans doute une des plus grandes inquiétudes. L’enquête publique déposée en janvier 2019 reste floue sur les exigences : elle note un « pourcentage d’indésirable acceptable » notamment en matières plastiques qui se retrouveraient ensuite dans le digestat, mais sans le quantifier. Pour notre part, nous disons : zéro plastique dans les champs ! Les contrôles doivent être faits en amont, sur les produits entrants, et en aval sur tout digestat répandu.

Un projet gourmand en végétaux
En janvier 2013, EBG avait déjà interrogé l’enquêteur public sur la présence importante de médicaments, vaccins, tranquillisants dans le fumier de cheval. France Nature Environnement interroge aussi sur les risques biologiques, puisque l’enquête publique précise qu’ « en raison de l’état actuel des connaissances, l’évaluation des risques biologiques ne peut être traitée quantitativement dans l’évaluation des risques sanitaires de l’étude d’impact ». L’enquête en conclut que ce risque sanitaire évoqué n’est pas retenu puisqu’on ne le connaît pas !
Par ailleurs, ce projet – mené par une entreprise privée – est lié à un objectif de rentabilisation. L’énorme besoin en végétaux de la future usine (25 000 tonnes par an) exigera d’élargir le périmètre de recueil des déchets, augmentant un flux permanent de camions. Se profile aussi le risque de voir les cultures détournées de leur vocation alimentaire au profit de la production de gaz comme ce qui s’est passé avec la production d’éthanol pour le carburant.
Tel est le sens de la déclaration de FNE Seine-et-Marne lors de l’enquête publique de janvier 2019 : favorable au principe mais de nombreuses questions en suspens. Les inquiétudes des communes doivent être levées à ce propos. Le Conseil municipal de Dormelles et celui de Ville-Saint-Jacques ont d’ores et déjà voté contre l’épandage des digestats sur leur territoire. EBG infos n° 49 (avril 2019)

2020

Meilleur bilan environnemental pour la carrière Piketty

LA RÉUNION de la Clicec* de la carrière Piketty a eu lieu le 18 novembre 2019 à la mairie d’Écuelles.
La présentation a été faite par les deux nouveaux (et jeunes) responsables de l’entreprise. Actuellement, l’activité de la carrière est réduite car le concassage a été abandonné et les outils de production vendus. Le gros concasseur n’a pas encore trouvé preneur, avis aux amateurs ! Et le stock d’explosifs a été évacué.L’an dernier, l’essentiel de l’activité a consisté à réaménager le site Est et à remblayer le site Ouest, ce qui a entraîné des frais importants. Piketty transforme également les matériaux inertes restés sur la carrière en les traitant à la chaux pour en faire un nouveau matériau  qui trouve son utilité dans certains secteurs du bâtiment et dont il fait négoce.
Le bilan environnemental est donc beaucoup plus positif qu’auparavant, puisqu’il n’y a plus de tirs de mine depuis janvier 2018, donc moins de bruit, moins de vibrations. Subsiste le problème des poussières (qui doit être partagé avec l’usine de graviers La Provençale de l’autre côté de la rue Georges-Vilette) qui est toujours pris  au sérieux par l’entreprise tout comme le suivi quantitatif et qualitatif des eaux souterraines. EBG infos n° 51 (février 2020)


* Commission locale d’information et de concertation d’Écuelles sur la carrière.

Naissance d’une unité de méthanisation

LE DÉMARRAGE du chantier nous amène à revenir sur ce sujet déjà abordé longuement dans les numéros 49 et 50 d’EBG infos.
La société Équimeth a lancé son chantier proche du site EDF des Renardières début juin 2020 et la pose de la première pierre a eu lieu le 14 septembre. Cette usine est censée injecter de 10 à 15 % de gaz méthane dans le réseau actuel conformément à la loi de transition énergétique de 2015. Ceci pour alimenter en biométhane les six anciennes communes de Moret-Loing-et-Orvanne, Saint-Mammès, Thomery, Champagne-sur-Seine, Avon et Fontainebleau.
Parallèlement, une charte nommée CapMétha 77 établie par les autorités départementales prévoit d’atteindre 75 % d’autonomie en gaz biométhane en 2030.
Comment ce gaz est-il produit ?
Il s’agit d’utiliser les matières organiques animales ou végétales issues de la restauration, des déchets agricoles, des centres équestres, des industries agroalimentaires, etc., en les faisant fermenter pour produire du méthane en l’absence d’oxygène.
Quels sont les risques de nuisances ?
EBG a participé à l’enquête publique en coopération avec France Nature Environnement Seine-et-Marne (voir n°49).
Les risques évoqués (voir n°50) sont les non-respects des engagements pris lors de l’enquête publique et les dérogations parfois accordées.
Ce type d’installation produit des digestats qui sont les matières restantes après fermentation et sont destinés à être épandus dans les champs en tant que fertilisants ; alors se pose, entre autres, le sujet actuel de la distance par rapport aux zones habitées. Considérant les inquiétudes concernant les mauvaises odeurs, l’épandage et ses conséquences, ainsi que le trafic routier, l’industriel répond que tout est réalisé dans un cadre réglementaire très strict (La République de Seine-et-Marne du lundi 8 juin 2020). EBG infos n° 52 (octobre 2020)